Service aux divorcés

Accueillis et respectés

Le divorce est une épreuve souvent dramatique. (…) Toute séparation résulte de blessures anciennes et en provoque de nouvelles. Il s’agit d’un échec douloureux autant pour le couple que pour les enfants et souvent pour l’entourage familial et amical. 

Et elles demandent :

…qu’en lien avec le service de pastorale familiale, existent dans les zones pastorales des propositions en direction des personnes divorcées et divorcées remariées…

… et qu’un travail d’information des communautés soit mené pour rappeler que les personnes divorcées remariées ne sont pas exclues de l’Eglise, que la vie chrétienne leur est ouverte et que, plus que d’autres, elles ont besoin d’accueil, d’écoute et de bienveillance de la part de toutes celles et de tous ceux qui se réclament de l’Evangile du Christ. (…)

Nous souhaitons aussi aider les personnes à découvrir et expérimenter l’intuition de St Thomas : la conscience éclairée.

C’est dans ce sens que, la Communauté de paroisses « Sel de la Terre » et Sainte Marie – Eglise Centre Ville à Mulhouse proposent des lieux d’accueil, d’écoute et d’accompagnement pour que les personnes concernées puissent soigner leurs blessures, et retrouver leur juste place dans la communauté chrétienne…

C’est avec grand plaisir que nous vous accueillerons lors de ces soirées.

Les équipes d’accueil

 

Contacts :
Sainte Marie – Eglise Centre Ville – Mulhouse

Sainte Marie – Eglise Centre Ville
13, rue du Couvent – 68100 Mulhouse
(en face de l’entrée du parking Maréchaux)
Tél. : 03.89.46.42.84 / Fax : 09.50.45.42.99
e-mail : stemarie.eglisecentreville@laposte.net

Communauté de paroisses « SEL de la TERRE »

2, rue du Bourg – 68270 WITTENHEIM
Tél. : 03 89 52 63 14
e-mail : 7info@estvideo.fr

La situation des personnes divorcées et divorcées remariées suscite diverses incompréhensions. Certains croient qu’elles sont rejetées de l’Eglise et se sentent blessées. D’autres en restent à juger sévèrement ces personnes.

Les baptisés divorcés et divorcés remariés continuent d’être des chrétiens.

Ils ne sont pas exclus de l’Eglise.

Il convient que chacun se sente accueilli et respecté.

Rappelons déjà qu’une personne divorcée a accès à tous les sacrements. Ce n’est qu’en cas de remariage que d’autres règles d’Église existent.

En mai 2004, les orientations diocésaines indiquent :

Comment se reconstruire, aller plus loin

Au cours de quelques soirées…
Nous voulons :
  • accueillir sans a priori, sans avoir de projet tout prêt pour les personnes,
  • accueillir, surtout pour aider à dire les blessures,
  • pour permettre l’écoute les uns des autres pour s’entraider, au nom de l’Evangile
  • pour avancer au rythme des personnes pour qu’elles trouvent la sérénité dans la vie
  • et aussi pour répondre petit-à-petit à leurs questions de foi.
Assumer sa vie avec une conscience éclairée…
Nous souhaitons aider les personnes à se situer, se resituer, en Eglise, à découvrir mieux comment prendre une décision et exercer leur conscience éclairée : « La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre. C’est d’une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. » (Extrait de Gaudium et Spes, Concile Vatican II)
Chercher ensemble la solution vraie et juste …
L’appel est large. Ces soirées veulent donner l’occasion de proposer un lieu de parole régulier, mais pas éternel, en petits groupes. Nous souhaitons être au plus proche des attentes des uns et des autres. Modestement, à petits-pas, des laïcs, des diacres et des prêtres, se mettent au service de celles et ceux qui (se) cherchent à l’occasion de moments difficiles.
Témoignage d’Yvonne – 2009
Comme pour beaucoup de personnes, mon divorce a été un séisme de magnitude 10… Tout ce que nous avions construit ensemble s’écroulait autour de moi. Un trou béant s’ouvrait sous mes pas. Qu’allions-nous devenir, mes enfants et moi ? J’ai prié et crié avec les psaumes : « des profondeurs »… pour rester debout, mon cœur répétait sans cesse cette phrase d’Isaïe : « Tu as du prix à mes yeux. » C’est, en partie, mon témoignage. Aux différentes rencontres du groupe de parole pour personnes divorcées, divorcées-remariées, nous avons pu dire notre vécu, réfléchir ensemble dans une ambiance d’écoute, de partage, de respect. Oser dire : « Je » !!! Pour certains, c’était une première d’oser dire leur souffrance, leurs doutes, leur révolte face à l’attitude, face aux réflexions, face au jugement de certaines personnes « de l’Eglise ». La lecture et la méditation des orientations diocésaines ouvrent des pistes de dialogue pour aller plus loin. Certaines personnes sont venues une ou deux fois, sans donner de suite. Mais dans le groupe, des liens se sont tissés peu à peu entre nous. Même si ma blessure date de plus de 20 ans, la cicatrice reste sensible. Avoir un lieu pour « mettre des mots sur les maux » est un cadeau. Face à l’accroissement du nombre de divorces, comment rejoindre, humainement et spirituellement des personnes en grande souffrance ? Comment proposer ce groupe de parole à des personnes « loin » de l’Eglise ? Comment être signe de l’amour inconditionnel de Dieu pour chacun de ses enfants ? Yvonne
Témoignage de Murphy
En tant que catholiques pratiquants, le divorce peut créer des tensions à la fois en nous, mais aussi dans nos relations avec des membres de la communauté de notre paroisse. Des réflexions comme : « Mais vous allez encore à la communion ? » peuvent nous blesser au plus profond de nous. J’aimerais partager un peu pourquoi et comment j’ai retrouvé l’espoir après mon divorce. Il y a 4 ans, j’ai assisté à mon 1er groupe de parole avec les personnes divorcées, divorcées-remariées à Ste Marie – Eglise Centre Ville à Mulhouse (dans la suite de ce témoignage, je dirai uniquement « groupe de parole »). C’était en 2006, de longs mois avant que mon divorce ne soit prononcé. J’aurais aimé pouvoir vous dire que, aujourd’hui, quatre ans après, j’ai finalement réussi à faire le « deuil », à franchir chacune des étapes de la guérison (8 en ce qui me concerne). Mais ce n’est pas le cas. Je pense que rien n’est acquis définitivement. Chaque nouveau jour, je renouvelle ma détermination de m’en sortir. Il me semble important d’écrire ce témoignage pour donner l’espoir à celui ou celle qui vivra le divorce après moi. Sous le choc, il lui sera bon de savoir que d’autres sont déjà passés par là, et qu’ils ont pu reconstruire leurs vies. Alors, à partir de ce que d’autres ont vécu, lui aussi pourra survivre à sa manière. Ce groupe de parole m’a aidé dans la réflexion. Pour anecdote, en avril 2007, quelques semaines après mon divorce, j’étais encore sous le choc. Lors de la prise de parole, j’avais du mal à dire le mot « debout » : larmes, sanglots, puis hop : il est sorti. Depuis, j’ai réfléchi au pourquoi. Pourquoi un tel petit mot pouvait avoir tant du mal à sortir de ma bouche ? En tant que rugbyman, des valeurs comme l’abnégation et le courage me sont précieuses, et cela depuis mon adolescence. Voilà que le divorce était bien plus violent qu’un plaquage ordinaire / rugbyesque. Bref, mes propres valeurs étaient renversées par le divorce, et je n’avais plus de repères. J’étais, d’une certaine façon, à terre, et il m’était important de me relever. Les soirées du groupe m’ont aidé à le faire. Ce choc s’est traduit en auto-exclusion, parfois. Pendant six mois, après mon divorce, il y avait des jours où je ne m’arrivais pas à sortir de la maison. Ni pour faire mes courses de la semaine, ni pour la messe de dimanche, ni pour aller diner chez mes amis. Je ne voulais pas que des personnes me prennent en pitié. Le groupe de parole m’a aussi aidé à prendre conscience de la colère sourde que je pouvais ressentir, des mes émotions, et aussi, j’ai pu mettre des mots sur le pourquoi de cette colère. Puisque je n’acceptais pas que Dieu aime mon ex-conjointe telle qu’elle est, je n’arrivais pas non plus à accepter que Dieu m’aime tel que je suis. Je n’avais pas saisi la différence entre le mot « pardon » et « réconciliation ». Cet acte de pardonner m’a libéré. Ce fut en quelque sorte comme un fardeau qu’on pose sur le bord du chemin. La prière personnelle était de nouveau possible pour moi. Pour citer Albert Camus : « Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible. » En-dehors du groupe de parole, il y a d’autres démarches à faire pour les personnes divorcées, divorcées-remariées. Elles peuvent être faites en parallèle. Le groupe de parole ne peut en aucun cas les remplacer, ces démarches personnelles. Mon expérience de divorce, je l’ai vécue comme un échec. Mais l’échec et la réussite sont des idées trompeuses. Face à l’échec on peut avoir l’impression qu’on ne progresse pas. J’ai fait beaucoup d’effort juste pour ne pas perdre du terrain. J’ai fait le point sur ma vie, avec un bilan de compétences. Ce qui me paraît paradoxal, face à la réussite, c’est que j’ai remarqué que j’avais plutôt la tendance à stagner, à me reposer sur mes lauriers, comme on dit. Quand j’entends ma fille pleurer tout bas, dans son lit, avant qu’elle ne dorme, ça me touche au fond de moi. Personnellement, je n’avais pas accordé la place nécessaire à mes émotions, puis cela m’a paralysé dans mon quotidien. Moi qui ne pleure pas, ou peu, je n’arrivais pas à évacuer ma tristesse, voire mon regret. Alors au fil du temps, ce regret en moi a généré l’amertume. J’ai fait un travail sur moi-même avec le « CLER Amour et famille », que j’ai trouvé bénéfique. Ma fille Chloé avait 8 ans au moment du divorce. Elle m’a parlé très peu de sa souffrance. Je sais quelque part que l’insouciance de l’enfance la protégera, mais elle reste dépendante de ses deux parents. Pour épargner l’enfant, il a fallu ne pas la mêler à mon histoire de couple. D’ailleurs, il a fallu établir un dialogue adulte avec sa maman en matière d’autorité parentale. En tout cas, je fais un effort pour rassurer l’enfant que je l’aime et que sa maman l’aime aussi. Ingrid Betancourt a dit récemment « Quand vous avez tout perdu, il vous reste toujours ce qui est le plus précieux au monde, le choix de quel genre de personne vous êtes. » Personne ne peut vous obliger à être un autre que toi-même. Sur quelle épaule pleurer après la rupture ? Pouvons-nous confier nos blessures à nos proches ? Pour moi, le groupe de parole était une étape bien nécessaire. Cependant, en dehors de nos soirées, il y avait énormément d’autres démarches à faire en complément. (travail sur moi-même, bilan de compétences, entrer en dialogue avec mon ex-conjoint pour mieux vivre l’autorité parentale). Il arrive un moment où il faut tourner la page, passer au chapitre suivant de ma vie. Murphy

Seigneur,
Toi, Seigneur, tu m’invites à pardonner sans cesse.

Chaque jour, de nombreux événements, de petits et de gros conflits, de minuscules et d’énormes malentendus, mais aussi cette histoire que je me repasse inlassablement dans ma tête,

Chaque jour retentit l’appel à pardonner. Mais je n’en ai pas envie, Seigneur, parce que j’ai l’impression de toujours plier quand je pardonne.

J’ai l’impression d’être le plus faible.

Puis, je me souviens de toi sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font »

Donne-moi donc la force de pardonner.

Car je sais, en regardant ta vie et ta mort, que ce n’est pas de la faiblesse. C’est de la force. C’est la force de l’amour.

UN DIVORCE,
Extrait du livret du Père Guy de LACHAUX,
« Toi qui vis le divorce »

 

Pardonne pour te libérer

Le pardon, c’est un geste de roi ou de reine.
Dès que tu t’en sentiras capable, pardonne à l’autre,

Pardonner, ce n’est pas oublier l’offense ou l’abandon, ce n’est pas excuser l’autre, ce n’est pas nier ses émotions et ses sentiments, ce n’est pas l’effet d’un coup de volonté, ce n’est pas nécessairement se réconcilier avec l’autre.

Pardonner, c’est d’abord se libérer du désir de vengeance et du ressentiment. C’est reconnaître à l’offenseur la capacité de grandir,
c’est reconnaître la joie des pardons reçus des autres, c’est libérer l’autre de sa dette et lui vouloir du bien, c’est demander la grâce d’aimer au-delà du premier amour.

Si tu parviens à pardonner, tu te transformeras en roi ou en reine.

JEAN MONBOURQUETTE, Extraits
« Aimer, perdre et grandir », Éd. Novalis

Textes de l’Eglise

Le Concile Vatican II
AVANT-PROPOS
Étroite solidarité de l’Eglise avec l’ensemble de la famille humaine Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres, surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur Cœur. (…) La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire. (…)
PREMIÈRE PARTIE : L’ÉGLISE ET LA VOCATION HUMAINE
Dignité de la conscience morale.
16. Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : « Fais ceci, évite cela. » Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme; sa dignité est de lui obéir, et c’est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre. C’est d’une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s’accomplit dans l’amour de Dieu et du prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale. Plus la conscience droite l’emporte, plus les personnes et les groupes s’éloignent d’une décision aveugle et tendent à se conformer aux normes objectives de la moralité. (…)
Grandeur de la liberté.
17. Mais c’est toujours librement que l’homme se tourne vers le bien. Cette liberté, nos contemporains l’estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et ils ont raison. Souvent cependant ils la chérissent d’une manière qui n’est pas droite, comme la licence de faire n’importe quoi, pourvu que cela plaise, même le mal. Mais la vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à Lui, s’achever ainsi dans une bienheureuse plénitude. La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient à cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. Ce n’est toutefois que par le secours de la grâce divine que la liberté humaine, blessée par le péché, peut s’ordonner à Dieu d’une manière effective et intégrale. (…) Extraits de la constitution pastorale Gaudium et spes sur l’Eglise dans le monde de ce temps
Le code de droit canonique
1. Les divorcés
Le Code de Droit Canonique, publié en 1983, ignore volontairement la notion de divorce (qui n’a effectivement pas de sens en regard du lien indissoluble institué par le sacrement de mariage) mais reconnaît qu’une séparation, pour douloureuse qu’elle soit, est parfois nécessaire « si l’un des conjoints met en grave danger l’âme ou le corps de l’autre ou des enfants, ou encore si, d’une autre manière, il rend la vie commune trop dure » (can.1153-1) L’exhortation apostolique « Familiaris Consortio » du pape Jean-Paul II publiée en 1981 à la suite du synode des évêques sur la famille aborde l’aspect pastoral des choses. Le § 83 évoque la situation des personnes séparées, et des divorcés non remariés : « La solitude et d’autres difficultés encore sont souvent le lot du conjoint séparé, surtout s’il est innocent. Dans ce cas, il revient à la communauté ecclésiale de le soutenir plus que jamais, de lui apporter estime, solidarité, compréhension et aide concrète afin qu’il puisse rester fidèle même dans la situation difficile qui est la sienne; de l’aider à cultiver le pardon qu’exige l’amour chrétien et à rester disponible à une éventuelle reprise de la vie conjugale antérieure. »
2. Les divorcés remariés
Tout le §84 de l’exhortation apostolique « Familiaris Consortio » leur est consacré : « Les pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l’obligation de bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l’éducation de leurs enfants, et qui ont parfois en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n’avait jamais été valide. Avec le Synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Église, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l’esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d’implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l’Église prie pour eux, qu’elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu’ainsi elle les maintienne dans la foi et l’espérance!» « L’Église, sans tromper les divorcés remariés sur la vérité de leur situation, ne prétend pas juger l’intime des consciences où Dieu voit et juge. » (p.50) « La participation aux sacrements est la voie ordinaire de la sanctification. Toutefois, ceux qui ne peuvent pas recevoir ces sacrements peuvent accueillir les dons du Christ dans la prière, dans un souci de conversion permanente, dans la communion spirituelle et par une vie remplie de charité. » (pp.52-53) « Chaque baptisé est appelé à vivre sa situation et sa vie humaine comme un chemin de sainteté, non pas isolément, mais en lien avec la communauté ecclésiale. Cette conviction vaut pour le divorcé remarié comme pour tout autre baptisé. Aucune situation humaine n’est hors la grâce du Seigneur, et le divorcé remarié est appelé à vivre son état particulier comme un lieu où la grâce de Dieu est présente. Le chemin que l’Église propose aux divorcés remariés est le même que pour les autres baptisés : une vie de foi, d’espérance et de charité, en lien avec la communauté chrétienne, autrement dit, en participant à la vie ecclésiale. Dès lors, comme les autres baptisés, les divorcés remariés ont besoin du soutien et de l’accompagnement de leurs frères chrétiens et des pasteurs sur le chemin de vie et de sainteté qui est le leur. Et en vertu de leurs responsabilités de baptisés et de confirmés, ils sont invités à y apporter leur concours. Le rôle des pasteurs et des communautés est important dans la mesure où il contribue pour sa part à une vraie formation des consciences, tout en restant modeste en un sens : personne ne peut se faire le maître ni des normes existantes, ni de la conscience des personnes, ni du cheminement de l’Esprit en chacun. À ce point, qu’il suffise de renvoyer à ce qui a été dit par ailleurs. Le chemin de sainteté, vécu en Église, appelle à prendre en compte des données diverses : ainsi la parole ecclésiale, la vérité humaine de la situation, ses valeurs et ses ambiguïtés, le chemin de foi de la personne, le projet de vie chrétienne réelle… C’est en se plaçant résolument dans cette perspective qui est première que l’on peut en vérité accompagner les divorcés remariés sur le chemin de la vie chrétienne. » (pages 67-68) Le Catéchisme de l’Église Catholique, publié en cette même année 1992 reprend cet enseignement aux §§ 1650 et 1651, tout comme la lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés (septembre 1994).
Texte de référence pour notre Eglise en Alsace
Orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées

Il y a plusieurs années déjà s’est engagée en France et dans notre diocèse une réflexion concernant la pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées. Une commission du Conseil du Presbyterium a fourni un premier dossier qui a été discuté en Conseil Episcopal et en assemblée du Presbyterium.

Mgr MUSSER, vicaire général, a rédigé un bref document de synthèse et, en mars 2003, une nouvelle équipe de prêtres a repris le chantier et a produit un document de travail qui a été présenté à la session du Presbyterium des 24 et 25 novembre 2003. C’est à partir de ces différentes contributions qu’est née cette proposition d’orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées.

1. Des blessures

Le divorce est une épreuve souvent dramatique. Les torts de l’un et de l’autre conjoints ne sont pas toujours les mêmes. Toute séparation résulte de blessures anciennes et en provoque de nouvelles. Il s’agit d’un échec douloureux autant pour le couple que pour les enfants et souvent pour l’entourage familial et amical. Chez les personnes concernées apparaît progressivement un réel besoin de pouvoir assumer leur histoire et tout ce qu’elle a comporté.
La pastorale de l’Eglise – qui se reconnaît elle-même atteinte par tout échec d’un mariage – doit proposer des lieux d’accueil, d’écoute et d’accompagnement des personnes pour qu’elles puissent soigner leurs blessures, retrouver un équilibre humain et spirituel et leur juste place dans la communauté chrétienne.

Je demande qu’en lien avec le service de pastorale familiale, existent dans les zones pastorales des propositions en direction des personnes divorcées et divorcées remariées.

Celles-ci pourront y trouver un espace de dialogue, d’amitié et de partage, car c’est seulement dans un réseau de relations authentiques qu’un chemin de guérison et de libération peut apparaître.

Je demande que continuent d’être examinés avec attention les recours possibles à l’Officialité diocésaine, dont la mission est de discerner la validité ou la nullité du consentement donné par les époux.

2. Une vie en Eglise

Les baptisés divorcés et divorcés remariés continuent d’être des chrétiens, mais la situation ecclésiale des uns et des autres est différente.

a. Les personnes divorcées non remariées sont pleinement et à tout niveau admises à la vie sacramentelle et appelées à participer à la vie de l’Eglise. Elles ont sans doute plus que d’autres besoin de soutien, étant donné la solitude dans laquelle elles se trouvent souvent. Elles méritent la considération de l’Eglise. Leur « témoignage de fidélité et de cohérence chrétienne est d’une valeur toute particulière pour le monde et pour l’Eglise ; celle-ci doit plus que jamais leur apporter une aide pleine de sollicitude affectueuse, sans qu’il y ait aucun obstacle à leur admission aux sacrements» (Familiaris Consortio, 83).

L’Eglise reconnaît le témoignage précieux qu’elles apportent à d’autres: couples fidèles, veufs et veuves, personnes qui vivent un célibat choisi ou non… Dans un monde où le divorce se banalise, de telles personnes sont aussi des témoins de la fidélité à la parole donnée, des témoins de la fidélité de Dieu.

b. Les personnes divorcées qui se sont remariées ne sont pas exclues de l’Eglise.
«L’Eglise, en effet, instituée pour mener au salut tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à eux-mêmes ceux qui, déjà unis dans les liens du sacrement de mariage, ont voulu passer à d’autres noces. Elle doit donc s’efforcer, sans se lasser de mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens. »
(Familiaris Consortio, 84).

Ces personnes continuent d’avoir des droits et des devoirs en tant que membres de l’Eglise, même si la question de la non-admission aux sacrements est vécue douloureusement par beaucoup. Elles ont le droit et le devoir d’approfondir leur foi et de se former, de participer à la prière et à la vie de l’Eglise, de faire baptiser leurs enfants et de les élever dans la foi chrétienne, de prendre leur part dans l’engagement auprès des pauvres, des malades, des personnes dans le besoin… L’Eglise, sans les tromper sur la vérité de leur situation, ne prétend pas juger l’intime de leur conscience. Elle invite les personnes divorcées remariées à vivre leur situation comme un chemin de sainteté possible, en lien avec la communauté ecclésiale.

La messe dominicale est un temps fort auquel les personnes divorcées remariées sont elles aussi invitées. Leur situation matrimoniale porte cependant de fait préjudice au signe de l’alliance du Christ et de l’Eglise. Comme les sacrements du mariage et de l’eucharistie sont tous deux signes de cette alliance, l’Eglise demande aux personnes divorcées remariées de ne pas communier selon la façon habituelle aux fidèles. Il leur est proposé de vivre une « communion de désir », qui pourra porter pour elles de grands fruits. La grâce n’est du reste pas limitée aux sacrements : elle se déploie dans la prière, le partage, l’esprit de service, le combat pour la justice, les différentes formes d’entraide, le pardon mutuel…

Malgré la demande fondée de l’Eglise, des personnes divorcées remariées viennent parfois communier. Dans la plupart des cas, le célébrant ne les connaît pas et, s’il les connaît, il lui paraît odieux de les renvoyer publiquement. Dans ce cas, l’attitude pastorale la meilleure consiste à les éclairer avec délicatesse sur le sens et les enjeux de la position de l’Eglise, et à les inviter à avancer sur un chemin de vérité et d’espérance.

En certains endroits, la mentalité de condamnation des personnes divorcées remariées est encore tenace.

Je demande qu’un travail d’information des communautés soit mené pour rappeler que les personnes divorcées remariées ne sont pas exclues de l’Eglise, que la vie chrétienne leur est ouverte et que, plus que d’autres, elles ont besoin d’accueil, d’écoute et de bienveillance de la part de toutes celles et de tous ceux qui se réclament de l’Evangile du Christ. J’invite tout particulièrement les pasteurs à tout mettre en œuvre pour aider les chrétiens à dépasser les préjugés et pour permettre aux personnes divorcées remariées de trouver leur place dans la communauté chrétienne.

 

3. Un temps de prière

La question d’une célébration au moment d’un remariage est parfois posée. Rappelons que (hors cas de veuvage) il ne peut y avoir qu’un seul engagement à vie dans le mariage qui soit signe sacramentel de l’engagement de Dieu envers les hommes. Il n’est donc pas possible de célébrer une deuxième fois le sacrement de mariage quand l’un des deux conjoints ou les deux sont divorcés.

Cela dit, un temps de prière peut être envisagé avec le nouveau couple. Pour décider de l’opportunité d’une telle démarche, il convient de tenir compte des circonstances de la séparation et des répercussions possibles sur l’ancien conjoint et l’ensemble de la communauté. Ainsi est-il recommandé au couple de choisir un autre jour que celui du remariage civil, si possible avant celui-ci. Il convient de distinguer l’invitation à la mairie de l’invitation au temps de prière. Il est souhaitable de trouver un autre lieu que l’église paroissiale, en veillant à n’entretenir aucune ambiguïté quant à la nature de ce temps de prière – au cours duquel il n’y aura ni échange de consentement, ni bénédiction d’alliance, ni bénédiction nuptiale, ni signature de registre.

Voici un déroulement possible d’un tel temps de prière :

  • Les participants prennent le temps de s’accueillir.
  • L’assemblée écoute un ou plusieurs passages de l’Ecriture et y répond par un psaume ou un chant.
  • Au nom des personnes présentes, quelqu’un lit la prière d’intercession pour tous les couples, pour ceux qui n’ont pas pu vivre une première alliance, pour tous ceux qui souffrent, pour les enfants d’une première union, pour confier cette famille à Dieu et s’en remettre à sa miséricorde…
  • Le couple peut exprimer sa prière, lire un texte ou un poème, exprimer ses souhaits…
  • Après la prière du Notre Père, le président peut offrir aux conjoints une croix ou une image sainte à placer dans leur domicile.

Je demande aux prêtres d’accueillir à la fois avec discernement et bienveillance la demande de prière adressée à l’Eglise par des personnes divorcées à l’occasion de la formation d’un nouveau couple. Ils s’efforceront d’aider les demandeurs à faire la vérité sur eux-mêmes et sur ce qu’ils souhaitent effectivement signifier dans leur démarche, et à éviter tout malentendu quant à la signification de ce moment de prière qui n’est ni un remariage sacramentel, ni un substitut de mariage religieux

Ces orientations sont certes loin de régler tous les problèmes qui se posent aux personnes divorcées et divorcées remariées, ainsi qu’aux prêtres, agents pastoraux et communautés chrétiennes désireux d’accueillir et d’accompagner en vérité tous ceux et celles qui ont vécu l’échec de leur mariage. Comme dans d’autres domaines, il s’agit de sortir « du tout ou rien » en proposant aux personnes concernées de prendre réellement leur place dans la communauté chrétienne. Enfin, il est souhaitable que la réflexion se poursuive sur la manière de prendre en compte et de traiter l’échec du mariage, sans rien renier de la doctrine catholique de l’indissolubilité du lien matrimonial.

Ces orientations entreront en vigueur le 1er septembre et feront l’objet d’une évaluation dans trois ans. Puissent-elles saluer l’effort de toutes celles et de tous ceux qui s’investissent jour après jour dans la fidélité à leur engagement de couple. Puissent-elles en même temps s’adresser avec bienveillance aux personnes qui ont connu l’échec d’une première union et qui, remariées ou non, attendent de l’Eglise accueil, respect et soutien dans la vérité et l’amour. Puissent-elles, enfin, aider les prêtres, diacres, coopérateurs et coopératrices de la pastorale, et la communauté chrétienne dans son ensemble, à mieux remplir près de ces personnes leur mission de discernement, d’écoute et d’accompagnement.

le 1er mai 2004
Joseph DORÉ
Archevêque de Strasbourg

Eglise en Alsace
juin 2004, p. 23-27

Echos d’ailleurs

Bien des diocèses ont pris des orientations semblables à celles du diocèse de Strasbourg. Retenons ici celles qui font des propositions novatrices, parfois en tension avec la position officielle de l’Eglise romaine.

La compassion d’un évêque pionnier, Oser des expériences

En 1976, l’évêque d’Autun envoie une lettre à tous les prêtres de son diocèse pour attirer leur attention sur l’aide qu’ils se doivent d’apporter aux divorcés remariés : la miséricorde pastorale doit primer en tout.

La compassion d’un évêque pionnier
Mgr le Bourgeois est l’un des premiers évêques de France à avoir ouvert l’épineux dossier de l’accueil des divorcés remariés dans l’Eglise catholique. En 1971, alors évêque d’Autun, il se trouve devant un curé déchiré de devoir refuser la sépulture chrétienne à une femme divorcée pourtant très pratiquante. « Enterrez-la à l’Eglise, dit l’évêque au curé, j’en prends la responsabilité ». Quelques années plus tard, l’Eglise catholique reconnaîtra à tous les divorcés le droit à des funérailles chrétiennes.
Oser des expériences
En 1976, le même évêque d’Autun envoie une lettre à tous les prêtres de son diocèse pour attirer leur attention sur l’aide qu’ils se doivent d’apporter aux divorcés remariés : la miséricorde pastorale doit primer en tout. Il engage également sa responsabilité d’évêque en demandant d’expérimenter un processus de réadmission à la communion au terme d’une vraie démarche spirituelle et à certaines conditions de justice et de charité envers l’ex-conjoint et les enfants. D’autres évêques, en France et en Allemagne, lui emboîteront le pas pour faire avancer la recherche pastorale sur le terrain et tenter de convaincre Rome de revoir la question.
La pratique de l’orthodoxie
Dans son livre Divorcés remariés mes frères (DDB, 1998), Mgr le Bourgeois va encore plus loin. Il demande à ce que l’Eglise catholique s’inspire de la pratique de l’Église orthodoxe. En effet, les orthodoxes admettent qu’une nouvelle union puisse être célébrée, sans qu’elle revête pour autant la même signification mystique que le mariage. Ce nouveau lien est célébré après un temps d’épreuve pénitentielle. Ce n’est pas un sacrement, mais il permet au couple de retrouver sa place dans la communauté et de communier à nouveau.
Une pastorale en attente de miséricorde
Paradoxalement Mgr le Bourgeois n’innove pas. Il reprend à son compte une demande formulée par le synode des évêques qui s’était réuni en 1980 sur le thème du couple et de la famille. Une très très large majorité (179 oui contre 20 non et 7 abstentions) avait voté la motion suivante : « Le synode, dans son souci pastoral pour ces fidèles (divorcés remariés) souhaite qu’on se livre à une nouvelle et plus profonde recherche sur ce sujet, en tenant compte également de la pratique des Eglises d’Orient, de manière à mieux mettre en évidence la miséricorde pastorale. » Toute l’Eglise catholique attend encore la réponse à cette requête… Thierry Lamboley avec Monique Hébrard (Croire aujourd’hui)
Cambrai et l´accueil des divorcés remariés

Mgr François Garnier vient de publier des orientations diocésaines pour l´accueil des personnes divorcées qui se remarient.
Il s´agit d´abord d´accueillir et d´établir une relation de confiance avec toute personne qui souhaite rencontrer l´Église à cette occasion….

Mgr François Garnier vient de publier des orientations diocésaines pour l’accueil des personnes divorcées qui se remarient. « Je demande que ce document, fruit d’une longue réflexion commune, soit lu attentivement et mis en œuvre avec soin par tous ceux et celles qui accueillent la demande de prière que leur adressent les personnes divorcées à l’occasion de leur remariage civil. » C’est par ces mots d’introduction que Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai, présente les orientations diocésaines qu’il a récemment publiées dans son bulletin diocésain. Ces orientations, intitulées « Quand des personnes divorcées, à l’occasion de leur remariage civil, demandent quelque chose à l’Église », ont été réfléchies au sein du conseil presbytéral, du conseil pastoral diocésain, des services diocésains de pastorale liturgique et de pastorale familiale, ainsi qu’avec les doyens et curés du diocèse de Cambrai. Il s’agit d’abord d’accueillir et d’établir une relation de confiance avec toute personne qui souhaite rencontrer l’Église à cette occasion. Le document insiste sur la nécessité de « respecter le nouveau projet de couple, d’entendre la demande, même ambiguë, qu’il adresse à l´Église ». Il s’agit encore de discerner – en n’oubliant pas qu’il y a déjà eu célébration du sacrement de mariage – qu’il y a un passé conjugal et familial, et que d’autres personnes divorcées font le choix de ne pas se remarier pour rester fidèle à leur premier conjoint. « Ceux qui donnent ce témoignage étonnant, rappelle le texte, sont plus nombreux que nous le pensons. »
Une réflexion menée avec le groupe de la pastorale des divorcés
Il s’agit ensuite de proposer un temps de prière en évitant « toute ambiguïté avec le rituel du sacrement de mariage ». Ainsi, le diocèse met en garde contre l’utilisation de termes comme « célébration », « échange de consentements » ou « bénédiction nuptiale », et souligne la nécessité d’envisager ce temps de prière ailleurs que dans l’église paroissiale, « longtemps après » le remariage civil, et « avec un accompagnement » pour le préparer. Enfin, le document insiste sur la manière de « donner suite » en proposant une place dans la communauté aux nombreuses personnes divorcées remariées. Lors de la messe, un certain nombre d’entre elles comprennent profondément pourquoi l´Église catholique leur demande de ne pas communier du fait même de leur remariage. Ce fait, rappelle le document, peut inviter ceux qui communient peut-être trop facilement à « s’interroger sur le sens de leur démarche. » Et s’il arrive que ces personnes viennent communier, le célébrant a pour tâche de « leur expliquer fraternellement, dès que possible, le sens et les enjeux de la position de l´Église et de les inviter modestement à se poser en conscience un certain nombre de questions ». Ces orientations seront évaluées dans trois ans. Elles se situent dans la droite ligne du travail réalisé depuis deux ans par la pastorale familiale et le groupe de la pastorale des divorcés du diocèse de Cambrai. Ce groupe propose une ou deux rencontres annuelles dans chacune des quatre zones pastorales du diocèse (Cambrai, Douai, Valenciennes, Maubeuge-Avesnes), réunissant chaque fois plus de 150 personnes. La Croix du 16 mai 2003 Claire Lesegretain
Diocèse d’Angers :

La communion précède la mission. Quelle serait la portée de notre témoignage si nous nous montrions divisés ? Rechercher les chemins de la communion nécessite de pouvoir échanger, se rencontrer, mieux se connaître et éprouver de l’estime les uns pour les autres, et pourquoi pas de l’amitié ?

Diocèse d’Angers : Divorcés remariés
Charte synodale diocésaine – Principe 8
S’ENGAGER SUR LES CHEMINS DE LA COMMUNION La communion précède la mission. Quelle serait la portée de notre témoignage si nous nous montrions divisés ? Ce n’est pas seulement le contenu de la prédication de Paul qui frappa les premiers auditeurs de l’Évangile, mais d’abord la fraternité des communautés : “Voyez comme ils s’aiment !”, disaient ceux qui les regardaient vivre. Le synode nous a permis de prendre davantage conscience de la diversité de notre diocèse. Elle est même plus riche qu’on ne le soupçonnait. Il serait paradoxal de plaider en faveur d’une meilleure acceptation des différences dans notre société et de se montrer réservé sur celles que nous rencontrons chez nous, si nous partageons la même foi. Si la communion précède la mission, elle la suit également et en devient comme le couronnement. Il est donc normal que ce Principe figure en fin de parcours. Rechercher les chemins de la communion nécessite de pouvoir échanger, se rencontrer, mieux se connaître et éprouver de l’estime les uns pour les autres, et pourquoi pas de l’amitié ? Des engagements concrets sont attendus pour bâtir, conforter ou restaurer la communion. La recherche de communion implique aussi une ouverture à la mission universelle. Des milliers de missionnaires, nés sur nos terres, ont donné leur vie pour que l’Évangile soit annoncé de par le monde. Des liens de confiance et d’amitié ont été noués avec plusieurs diocèses étrangers, notamment africains.
DÉCISION 2 : écouter les personnes séparées ou divorcées
  1. Créer des lieux où l’expérience de ces personnes puisse être dite et entendue. Ces lieux doivent favoriser la prière, le soutien mutuel et l’accompagnement fraternel. Ils peuvent impliquer des équipes de relecture, des groupes paroissiaux, etc.
  2. Expliquer de l’intérieur, avec compétence et délicatesse, la position doctrinale de notre Église qui, à plusieurs reprises, s’est exprimée sur ces situations douloureuses(5).
  3. Sensibiliser les communautés ecclésiales et leur demander de faire aux divorcés remariés leur juste place.
  4. Offrir un accompagnement aux personnes divorcées voulant se remarier civilement.
  5. Engager une recherche sur le “principe de miséricorde” à l’égard des personnes divorcées remariées.
  6. L’Assemblée synodale souhaite que l’évêque porte le souci pastoral des divorcés remariés auprès des évêques de France et de l’Église Universelle.
Fait à Angers, le 15 novembre 2007 + Jean-Louis BRUGUÈS o.p. Archevêque émérite d’Angers Administrateur apostolique Après avoir entendu le collège des consulteurs et recueilli son avis favorable, je promulgue les quatre décrets suivants (après celui du 15 novembre) :
Décret d’application synodal n° 2
Pour mettre en œuvre la décision 2 du principe 8, je confie au Service « Famille » la mission d’engager une recherche sur le « principe de miséricorde »*, avec le concours expert de la faculté de théologie de l’Université Catholique de l’Ouest. *Le principe de miséricorde se réfère à la « patience miséricordieuse » de Dieu, tout au long de l’histoire du salut. Au nom de ce principe, l’Eglise orthodoxe admet une seconde et même une troisième union. Ces unions religieuses ne remettent pas en cause l’indissolubilité du mariage ; elles n’ont pas de caractère sacramentel et sont précédées d’une démarche pénitentielle donnant accès à l’eucharistie.
Attitudes pastorales à développer avec ceux qui ont connu un échec,
Jean Charles Thomas, ancien évêque d’Ajaccio et de Versailles

Choisir résolument le cap de la miséricorde.

Le divorce a beau toucher environ 40 % des couples, il n’est pas banalisé pour autant. Comme le dit une avocate : « tant qu’un conjoint aura mal au ventre en apprenant que l’autre le trompe, l’adultère ne sera pas une réalité banale ». Répudiations, divorces, abandon d’un époux par l’autre, autant de chocs et de blessures qui marquent les époux, leurs enfants, leurs familles, la société et la communauté chrétienne. À l’impression d’échec s’ajoute, chez les chrétiens, la conviction d’avoir commis une faute morale sanctionnée par une sorte d’exclusion de la vie ecclésiale, tout au moins de la communion eucharistique, et ceci, de manière définitive, impardonnable en cas de remariage. Comme pasteurs nous sommes interpellés à ce sujet, et fréquemment accusés de représenter une discipline sévère, ignorant l’échec, la miséricorde et le pardon.
Appliquer d’abord quelques règles pastorales :
  • Écouter, recevoir, accueillir, laisser s’exprimer les personnes marquées par cet échec.
  • Vivre un « temps de compassion ». « Jésus fut pris de pitié pour les foules, parce qu’elles étaient harassées et prostrées, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». (Mat 10,36
  • Inviter la personne qui souffre à analyser son histoire, ses propres réactions, sans en rester à l’examen des torts du conjoint.
  • Ne pas porter un jugement prématuré et aider la personne à s’abstenir, au moins dans un premier temps, de tout jugement y compris sur son éventuelle responsabilité.
  • Rappeler une certitude : Dieu ne manque jamais de miséricorde envers ceux qui se tournent vers lui.
  • Proposer un temps d’approfondissement spirituel. Il se peut d’ailleurs que celui-ci ait déjà commencé : la situation douloureusement vécue le suscite souvent sous forme d’un plus grand désir de croire, d’aimer, de prier.
N’oublions jamais que l’Esprit de Dieu touche le cœur : « Pour ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien », dit St Paul, « même le péché », ajoutait St Augustin. L’idéal sera de mettre en relations des foyers vivant harmonieusement leur vie de couple, avec des personnes répudiées, ou séparées ou divorcées et remariées. L’expérience prouve que de tels groupes soutiennent considérablement ceux et celles qui peinent dans la recherche d’une pleine fidélité à la perspective chrétienne du mariage.
Choisir résolument le cap de la miséricorde
Le Christ a toujours donné le dernier mot à la miséricorde. Il n’ignorait ni le commandement concernant l’adultère, ni les prescriptions régulant le droit de répudier. Mais, s’agissant de leur application aux personnes, il ne se contentait jamais de répéter les principes : il choisissait ce qui permettait aux personnes de progresser dans la fidélité à la loi de Dieu.
  • À la femme prise en flagrant délit d’adultère, il va jusqu’à dire : « Personne ne t’a condamnée ? – Moi non plus, je ne te condamne pas ». Nous passons généralement trop vite sur cette phrase capitale, étonnante, lourde d’enseignement. Jésus n’a pas condamné celle qui avait commis un acte objectivement condamnable. Il n’a pas dit : je te pardonne, puisqu’elle ne sollicitait pas le pardon. À cette absence de condamnation il a ajouté : « Va ; désormais ne pèche plus ».(Jean 8,11) Nous ne méditerons jamais assez sur ce jugement porté par le Christ qui donne clairement la priorité au relèvement de la personne et à ses capacités de progresser en vivant mieux.
  • Lorsque le prodigue revient, Jésus ne met pas sur les lèvres du père des paroles de réprobation sur le mal qu’il a fait, mais seulement des paroles constatant l’évolution intérieure du fils qui va lui permettre de se reconstruire : l’essentiel est bien là. « Il était mort, le voici revenu à la vie ». (Luc 15,24)
  • Jésus a proclamé : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes leçons, parce que je suis doux et humble de cœur ».(Mat 11,28-29) Il a désapprouvé ceux qui « lient de lourdes charges et les mettent sur les épaules des hommes », « ceux qui ferment le royaume des cieux devant les hommes » (Mat 23, 4 et 13).
  • Jésus a révélé les bases sur lesquelles seront jugées toutes les nations, autrement dit croyants et non croyants, (Mat 25, 34-41) et envoyé ses disciples à travers le monde pour «enseigner à garder tout ce qu’il a commandé » (Mat 28,20)
  • Au soir du dernier repas, Jésus connaissait parfaitement l’état d’esprit de ses disciples, notamment Pierre et Judas. Trahison, reniement, abandon étaient déjà en germe. Et pourtant Jésus a choisi : « Prenez et mangez-en tous ». Il a choisi pour ce soir-là et montré la route à suivre envers « tous ».
Tout en refusant ce qui casse les couples unis par Dieu
  • Le même Jésus a répondu sans aucune ambiguïté que la répudiation était contraire aux intentions de Dieu et que le vrai couple voulu par Dieu, marié en Dieu, uni par Dieu, pourrait-on dire, est celui qui résulte de la décision d’un homme et d’une femme de s’attacher l’un à l’autre, pour devenir une seule chair, une communion d’existence fondée sur un lien de confiance amoureuse. « De sorte qu’ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Mat 19.6, citant Genèse 2,24). Là seulement existe un vrai couple selon Dieu. Si cet engagement intérieur n’existe pas, même en cas de « passage à l’église », il n’y a pas mariage selon Dieu : fait également défaut l’intention de faire ce que fait l’Église. Tout est faussé à la racine.
  • Jésus complète sa réponse en parlant symboliquement des eunuques pour inviter au non remariage lorsque fut cassé un couple véritablement uni par Dieu. « Tous ne comprennent pas cette parole, mais ceux à qui cela est donné…Que celui qui peut comprendre comprenne ! » (Mat 19, 11-12)
« Que celui qui peut comprendre comprenne ! »
  • La perspective encouragée dans l’Église romaine consiste à solliciter un jugement sur la validité du mariage contracté et sur la bénédiction possible d’un second mariage religieux. Rares demeurent ceux qui s’engagent sur cette voie. Dommage, car l’expérience prouve que de nombreux mariages furent invalides, pour diverses causes. Le constater ferait mûrir les mentalités. Mais beaucoup reculent devant la longueur de la procédure ou préfèrent ne pas réactiver intérieurement un passé déjà pénible à supporter.
  • N’hésitons jamais à le dire : si le divorce est une faute, pesant lourdement sur la conscience, cette faute peut être « reconnue, au sens d’avouée », et pardonnée, même à celui qui en a porté totalement la responsabilité. Trop de chrétiens pensent encore qu’ils ne peuvent plus communier puisqu’ils « sont divorcés ». À plus forte raison, l’époux abandonné, répudié, qui a dû accepter ensuite le divorce, ne doit pas se croire exclu de la communion eucharistique, du sacrement du pardon et de l’ensemble des missions chrétiennes dans l’Église. Il revient aux pasteurs d’éclairer plus largement sur ce point les consciences et l’opinion.
  • Celui ou celle qui a rompu l’alliance contractée devant Dieu et qui, par la suite, s’est remarié et vit depuis un certain nombre d’années avec un nouveau conjoint, ne doit pas se considérer comme définitivement exclu de l’Église ou de la vie chrétienne. Plus que d’autres, il a besoin d’être soutenu pour vivre un discernement personnel. L’aider à se laisser juger, éclairer par le Seigneur : voici l’attitude pastorale prioritaire. Elle lui permettra de s’en remettre à Dieu, qui le connaît parfaitement, de regretter ce qu’il a fait de mal, en le sachant et en le voulant, de reconnaître honnêtement ses torts, d’en solliciter intérieurement le pardon pour recevoir la paix de sa conscience. Cette juste attitude rend possible un approfondissement spirituel de son couple actuel. Si les nouveaux époux croient que l’Esprit de Dieu les accompagne, ils découvriront ce qui plaît au Seigneur. Et si la communauté chrétienne prie à cette intention, chacun grandira, en Église, dans les justes relations qui conviennent entre pécheurs sans cesse pardonnés par le Seigneur.
  • Le « catéchisme de l’Église catholique » précise, au n° 1650 : « si les divorcés sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu. Dès lors, ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation ». Son but étant de souligner l’aspect objectif de la situation, il n’évoque pas les conditions indispensables pour que la faute soit subjectivement imputable. Il est indispensable de lire les numéros 1857 à 1861 pour parvenir à un juste discernement moral. Ce que l’on fait d’ailleurs tout naturellement à propos de cette autre situation permanente et objective de péché grave, celle contre l’unité, qui affecte les chrétiens ; qui en tirerait la conséquence « qu’ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique aussi longtemps que persiste cette situation » ?
  • Si, demain, les diverses Confessions chrétiennes progressent significativement vers l’Unité que Dieu veut, de nouvelles perspectives seront énoncées qui feront se rejoindre, mieux qu’aujourd’hui, justice et vérité, fidélité et miséricorde, importance et promotion du mariage selon la révélation chrétienne pour le bien de notre temps tellement désemparé devant cette question de l’amour fidèle entre les personnes.
Jean Charles Thomas Ancien évêque d’Ajaccio et de Versailles (août 2005)
L’Eglise et les divorcés, des pistes pour avancer
P. Guy de Lachaux, du diocèse d’Évry,

« Le divorce pose des questions bien réelles, face auxquelles il est difficile d’accepter que les réponses actuelles soient vraiment conformes à la volonté du Christ, plaide-t-il. C’est pourquoi il faut être réaliste : les divorcés lancent un défi à l’Église. »

Depuis plus de quinze ans, le P. Guy de LACHAUX, du diocèse d’Évry, s’engage pour améliorer l’accueil des personnes divorcées dans l’Église catholique. Son dernier livre en témoigne. C’est un appel que le P. Guy de LACHAUX lance à son Église. Appel que ce prêtre du diocèse d’Évry a mûri depuis plus de quinze ans en accompagnant des personnes séparées, divorcées, et divorcées remariées. Dans son dernier ouvrage, Accueillir les divorcés. L’Évangile nous presse (1), il invite les communautés chrétiennes à se laisser toucher par la souffrance de ceux qui traversent l’échec de leur couple. « Le divorce pose des questions bien réelles, face auxquelles il est difficile d’accepter que les réponses actuelles soient vraiment conformes à la volonté du Christ, plaide-t-il. C’est pourquoi il faut être réaliste : les divorcés lancent un défi à l’Église. » Ce prêtre l’avoue avec simplicité, il a appris la « souffrance humaine » auprès des divorcés. « J’ai honte aujourd’hui de le dire, je ne pensais pas que le divorce pouvait engendrer une telle douleur, reconnaît-il. Je crois même avoir rarement vu des gens autant souffrir. » Sans jeter la pierre à son Église, « qui a beaucoup progressé dans la prise en compte de cette question depuis une quinzaine d’années », il pointe la « nécessité », « l’urgence » d’une mobilisation. « Dans l’Église, nous parlons beaucoup d’accueil et nous avons raison, souligne-t-il. Mais combien de fois ai-je reçu des personnes qui disaient avoir eu l’impression de se faire éconduire. » Méconnaissance de leur situation, gêne, discours ambigu et variable selon les diocèses et les paroisses compliquent la chose… Partageant son expérience, le P. de LACHAUX propose ici un parcours sous forme de fiches pratiques pour un accueil adapté. Chacune marque une étape dans un chemin de reconstruction : « Exprimer sa souffrance et l’apprivoiser », « Changer son regard », « Se sentir coupable », « Lâcher prise », « Se découvrir autre », « Pardonner, se pardonner »…
« Voyage avec la douleur des gens »
Yves LECORRE, diacre chargé de l’accompagnement des personnes divorcées dans le diocèse de Nanterre (Hauts-de-Seine), rend hommage à ce travail patient. « Guy de LACHAUX est un témoin privilégié de ce que vivent les divorcés, par le nombre de rencontres et la finesse d’analyse qu’il a de ce vécu, témoigne-t-il. En ce sens, il est différent de tous ceux qui, dans l’Église, n’ont pas encore fait ce voyage avec la douleur des gens. » Médiateur familial de profession, ce diacre déplore que beaucoup de catholiques restent prisonniers de certaines images au sujet du divorce : « Certains ont le fantasme que le divorce est une gâterie que l’on s’offre quand on a envie de changer de partenaire. Ce que j’entends au contraire, dans mes consultations, c’est l’incroyable processus de remise en cause et de destruction que le divorce peut engendrer et la menace de destruction qu’il fait peser sur les personnes. » LA CROIX 11/04/2008

Eléments d’histoire sur la naissance des groupes de parole

D’où venons-nous ?
En France :

Des membres de l’Eglise en France, laïcs et prêtres, ont, depuis des années, pris conscience de la situation difficile des personnes divorcées et divorcées-remariées. Bien des questionnements, des initiatives et des propositions ont été tentés.

Au cours de leur Assemblée plénière de novembre 2002, les évêques de France se sont ainsi exprimés dans une des onze orientations relatives à la pastorale du mariage :

« Tout divorce implique des souffrances. Nous ne jugeons pas celles et ceux qui y ont recours ou qui y sont contraints. Par fidélité au caractère unique et définitif de leur mariage, certaines personnes divorcées choisissent de ne pas se remarier. Nous reconnaissons la grandeur de ce choix conforme à l’appel de l’Évangile. D’autres décident de contracter une nouvelle union civile. Certaines veulent être accompagnées par la prière de l’Église dont elles sont et demeurent membres. (…) Par respect de la cohérence entre les deux sacrements de l’Alliance, l’eucharistie et le mariage, l’Église leur propose différents modes de participation à sa vie ainsi que des moyens d’accompagnement pour un cheminement spirituel. »

Bien des diocèses ont discerné et compris qu’il est nécessaire de proposer des orientations et objectifs concernant la demande de « quelque chose à l’Église », exprimée par des personnes divorcées ou divorcées-remariées, entre autres à l’occasion de leur remariage civil.

« La pastorale des divorcés remariés est pour l’Église entière une préoccupation très complexe …

Mais on devrait au moins comprendre, quand on rencontre ces hommes et ces femmes qui, parfois, deviennent chrétiens à partir et en raison de l’épreuve du divorce, que l’on ne peut pas se contenter de l’attitude du tout ou rien. Oui, il est possible de pratiquer avec des divorcés remariés une pastorale du cheminement chrétien, qui commence par l’accueil et le dialogue et qui peut continuer par la mise au contact de la Parole de Dieu et de l’Église réelle.

Ces hommes et ces femmes sont appelés à avancer sur le chemin de la foi et de l’amour, d’une façon progressive qui ne méconnaît ni l’épreuve si réelle du divorce, ni les exigences de l’Église à l’égard de l’Alliance eucharistique. Et c’est une véritable pédagogie de ce cheminement chrétien qui doit pouvoir être pratiquée à l’intérieur de nos communautés ordinaires, si nous acceptons de ne pas considérer ce cheminement comme une pratique marginale. »

Mgr Claude Dagens,
« Méditations sur l’Eglise catholique en France », p.106


En Alsace, des mentalités changent : naissance d’un texte d’orientation

Des prêtres du diocèse de Strasbourg ont aussi, depuis longtemps, pris le temps de discuter et de réfléchir la situation des personnes divorcées, divorcées-remariées, parfois avec le risque de la passion. Quelques-uns, bien moins nombreux, se sont ensuite attelés à préparer un texte à travailler pour le conseil des prêtres.

Avec l’arrivée de Monseigneur Joseph DORE en 1997, un nouveau Conseil du Presbyterium est élu. La première réunion fixe les sujets à traiter, et « les divorcés dans l’Eglise » est un des sujets en bonne place. Nous sommes en mai 1998.

Une réunion du Conseil du presbyterium a lieu avec des témoignages de personnes divorcées et divorcées remariés. Puis un groupe de travail est constitué en février 2000.

Le groupe de travail soumet un premier document au Conseil du presbyterium en vue d’une proposition d’orientations pastorales diocésaines. En mars 2003, le conseil du presbyterium a lu et amendé ce texte.

Un nouveau Conseil du Presbyterium est élu et une nouvelle équipe continue ce travail engagé et non achevé puis proposition de document de travail est faite au presbyterium en juillet 2003.

Mgr Doré promulgue des « Orientations pour une pastorale des personnes divorcées et divorcées remariées », en mai 2004.

Ce document a une orientation pastorale. Ce n’est pas une réflexion théorique sur les raisons des divorces, ou d’orientations théoriques. Trois fois l’évêque dit : « Je demande ». Le texte est adressé aux responsables pastoraux. Le document oriente vers le « faire notre possible ».

Si les rencontres interpersonnelles ont continué discrètement, peu de lieux « visibles » ont vu le jour.
En 2005 a été lancé à Mulhouse un projet d’Eglise ouverte : Ste Marie – Eglise Centre Ville. Nous avons alors voulu répondre pour la zone pastorale aux orientations diocésaines.

Contacts

Sainte Marie – Eglise Centre Ville – Mulhouse

Sainte Marie – Eglise Centre Ville
13, rue du Couvent
F 68100 Mulhouse
(en face de l’entrée du parking Maréchaux)
Tél. : 03.89.46.42.84 / Fax : 09.50.45.42.99
e-mail : stemarie.eglisecentreville@laposte.net

Communauté de paroisses « SEL de la TERRE »
2, rue du Bourg
F 68270 WITTENHEIM
Tél. : 03 89 52 63 14
e-mail : 7info@estvideo.fr